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Le lait de chèvre est-il vraiment rare ?
Les grandes surfaces affirment que les fromages de chèvre deviennent rares. Les producteurs ont des explications.
Dans certains Super U, par exemple, dont celui de Châteauroux, les consommateurs ont pu découvrir des affichettes dans le rayon frais, expliquant que des ruptures de stock de fromages de chèvre étaient constatées, ruptures dues à une baisse de la production et à des mauvaises qualités de fourrages à cause de la météo.
Ce genre d’affichettes a fait réagir la section caprine des Deux-Sèvres qui a mené des actions dans les Super U pour dénoncer ces affirmations que les professionnels estiment très partielles.
La surproduction a entraîné une sous- production
Ce qui est réel, c’est le choix réduit des bûchettes de chèvre présenté actuellement dans les grandes surfaces. La première explication tient à l’excédent de lait de chèvre qu’a connu la France entre 2009 et 2011. Surproduction qui est arrivée lorsque la consommation s’est stabilisée pendant la crise alors que les hausses de consommation, les années précédentes, étaient conséquentes.
Parallèlement le prix des céréales et des tourteaux a fortement augmenté et au final ce sont les prix du lait qui se sont écroulés. « On a assisté entre 2010 et 2012, à une baisse importante des prix de vente industriels, explique Olivier Denis, président du Syndicat des producteurs de Pouligny-Saint-Pierre, ce qui a entraîné des baisses successives du prix du lait payé au producteur. Très vite, de nombreux éleveurs se sont retrouvés en difficultés et ont cessé leur activité, ce qui a conduit à la pénurie, d’autant plus que l’Espagne qui était exportatrice a perdu 60 % de ses éleveurs. »
Aujourd’hui, les éleveurs qui aimeraient réinvestir pour augmenter leur production ne sont pas suivis par les banques, ce qui complique encore la situation et le ministère de l’Agriculture a nommé un médiateur pour tenter de trouver un accord sur des prix acceptables pour les producteurs.
Dans l’Indre, la situation est un peu différente pour les producteurs de lait de chèvre situés en zone d’appellation d’origine protégée (AOP) comme le pouligny-saint-pierre. « La pénurie a touché essentiellement la production des fromages premiers prix ; en AOP, nous ne devons utiliser que du lait issu de la zone et malgré les baisses habituelles dues à la saisonnalité, nous continuons à produire normalement. » Mais les producteurs de lait de Pouligny-Saint-Pierre (AOP) ont subi, eux aussi, les mauvaises conditions météo qui ont impacté les fourrages. Les problèmes de foncier, trop souvent, empêchent des jeunes de s’installer. Certains aussi ont parfois la tentation de cesser l’élevage de brebis, assez prenant, pour ne se consacrer qu’aux céréales. Mais, fort heureusement, il reste encore de nombreux passionnés et la production, pour le moment, est stable.